Petit rappel de notre article précédent, le sommeil correspond à une baisse de l’état de conscience qui sépare deux périodes d’éveil. Il est caractérisé par une perte de la vigilance, une diminution du tonus musculaire et une conservation partielle de la perception sensitive. Le sommeil représente la forme la plus aboutie du repos. Il permet ainsi à l’organisme de récupérer, que ce soit sur le plan physique ou mental. Et chez les petits il a une importance primordiale. Regardons de plus prêt le sommeil de nos chers bambins !
Le sommeil : fonction et répartition
Les fonctions du sommeil sont nombreuses et importantes, elles permettent entre autres :
- de renforcer les apprentissages notamment sur le langage et les habiletés motrices,
- de développer des capacités cognitives dont la mémorisation
- de mieux utiliser le raisonnement logique et d’accéder à une maturation cérébrale
- de mieux gérer les émotions, d’où une amélioration de l’humeur
- de rester en alerte pendant la journée;
- de se concentrer davantage et plus longtemps avec un accroissement de la vigilance
- de bien se développer sur le plan physique et de renforcer le système immunitaire
- de permettre au corps un bon fonctionnement de l’élimination des toxines
- et surtout de développer la croissance ( hormone croissance chez l’enfant) …
Il est donc nécessaire, voir vital, que l’enfant ait son quota de sommeil, voici ce qui est recommandé en fonction de l’âge en termes de temps de récupération par le sommeil ( sieste y compris) :
- Pour les nouveaux nés : de 14 à 17h
- Pour les nourrissons : de 12 à 15h
- Pour les bambins (1-2 ans) : de 11 à 14h
- Pour les pré-scolaires (3-5 ans) : de 10 à 13h
- Pour les enfants (6 à 13 ans) : de 9 à 11h
- Pour les adolescents (14 à 17ans) : 8 à 10h
A noter : De 0 à 3 ans, l’organisation du sommeil se met en place pour être composée, vers 3 ans, des mêmes stades que ceux de l’adulte. Le nourrisson va progressivement installer un rythme jour/nuit. En général, vers 4 mois, un bébé est prêt à faire ses nuits en entier.
Chaque enfant est unique, il est utile de repérer les signes de fatigue pour pouvoir le mettre au lit, dès que le besoin s’en fait sentir et ainsi ne pas rater « le train du sommeil ». Quelques signes qui ne trompent pas : yeux ou sourcils rouges, un bébé qui se frotte les yeux, les bâillements, un nourrisson qui évite votre regard ou qui regarde dans le vide, des bruits de succion ou encore des pleurs, un enfant grognon ou au contraire chez les plus grands une grande excitation. Il est alors temps d’aller les coucher !
Et s’il y a problématique ?
Le sommeil peut poser problème à tout âge, même chez les petits. Comme pour l’adulte les difficultés se trouvent soit à l’endormissement, soit à cause de réveils nocturnes intempestifs, il est nécessaire d’en comprendre les raisons. Cela peut être dû à des causes physiologiques ou psychologiques. Parmi les causes les plus probables physiologiques, il convient de se poser des questions sur les régurgitations, les reflux, les coliques, les poussées dentaires, les intestins et la digestion, les allergies probables, les maux respiratoires… et résoudre l’inconfort que ressent le tout petit. Concernant les causes plus émotionnelles, moins facilement décelables, l’enfant peut ressentir de la peur voire de l’anxiété au moment du coucher, il peut vouloir tester son « pouvoir » sur les parents, il peut également y avoir une problématique de séparation ou ancre des insomnies conditionnées car les enfants ne savent pas se coucher seuls, du moins pour les plus grands .
Quelles sont donc les solutions ?
Point primordial : pour que l’enfant s’approprie le moment du coucher de manière sereine, il doit savoir que le sommeil est quelque chose de positif pour lui, qu’il est en sécurité dans son lit et que vous avez confiance en lui !
Sinon, le sommeil, doit être instauré très tôt comme une habitude de vie :
- Aller se coucher à heures régulières
- Respecter le rythme et la durée du sommeil
- Ne pas repousser le moment du coucher (horloge biologique et train du sommeil de 90 minutes)
- Avoir un rituel du coucher en installant une routine sécurisante choisie à la fois par le parent et par l’enfant quand il en a la possibilité
- Avoir terminé les devoirs ou obligations diverses bien avant le coucher ( Le cerveau a besoin d’un temps d’adaptation entre une activité intense et le sommeil )
- Réserver les activités plus stimulantes pour le jour et faire les activités plus calmes en soirée, par exemple éviter le sport 3h avant le coucher
- Eliminer complètement les écrans et les sources d’informations (anxiogène)
- Aller faire pipi avant de dormir
- Laisser la possibilité de boire
- S’assurer de pouvoir entendre si l’enfant appelle
- Adapter une bonne alimentation pour ne pas avoir l’estomac trop plein, ou trop vide !
Les conseils alimentaires du soir : Manger léger, des légumes cuits, protéines et peu de sucre. Préférer des repas riches en protéines maigres (riches en tryptophane, précurseur de mélatonine : volailles, poissons, œufs, banane), proscrire toute source d’excitants après 15h : sodas, boissons sucrées, sucres raffinés (bonbons, gâteaux industriels…) et dîner au moins 2 heures ou plus avant d’aller les coucher (ce qui évitera tous reflux ou régurgitations si possible). Enfin, faire la part belle aux légumes de toutes de sortes et limiter la quantité de matières grasses et de farineux riches en amidons (céréales, pommes de terre) en privilégiant les plus digestes (patate douce, quinoa, sarrasin ou légumineuses telles que lentilles corail ). Dernier conseil, boire peu pendant le repas pour ne pas diluer les sucs digestifs et éviter de trop boire avant de coucher pour éviter les réveils la nuit.
Quelques conseils pour la chambre :
Dans l’idéal, la chambre doit être un environnement calme et sain avec : une literie de qualité, un matelas ferme, un bon oreiller, des matières nobles pour les draps (coton, lin), et à une chaleur maximale à 18°. Elle doit être aérée au moins 15 minutes par jour même quand il fait froid. Il est nécessaire de faire attention aux bruits par exemple d’animaux domestiques et à la lumière qui pourrait gâcher le sommeil de l’enfant (pour rappel la mélatonine cesse son action lorsqu’elle croise de la lumière)
Au mieux, orientez le lit au nord, au nord est ou à l’est et surtout supprimez toute source d’ondes électromagnétiques car elles perturbent le sommeil.
Enfin, surtout, ne pas avoir de télévision, d’ordinateur ou de jeux vidéo dans la chambre.
Quelques points clés importants :
Le grand air ! Prendre l’air et le soleil, s’exposer à la lumière naturelle. Être plus actif le jour et sortir au grand air aide à synchroniser l’organisme, car la lumière naturelle est nécessaire à la sécrétion des hormones de la vitalité (sérotonine, adrénaline et cortisol), qui cèdent la place en fin de journée à celles du repos (mélatonine et adénosine).
Ne pas surcharger les programmes des enfants ! Il est utile de structurer de la journée en laissant des plages libres pour l’ennui et l’imagination.
Être à l’écoute émotionnelle des bambins ou des plus grands, ils ont souvent, même petits des choses à raconter à leur façon. Lire une histoire, faire des câlins et les écouter peut se révéler être un excellent moyen de les endormir en confiance
Et enfin, les idées fausses à éviter :
Faire sauter une sieste pour « fatiguer » l’enfant ne l’aide pas à dormir
Donner un biberon pour aider votre enfant à s’endormir : cela pourra dévier plus tard sur des troubles du comportement alimentaire
Le lit de l’enfant doit être réservé au sommeil, ne pas surcharger son berceau ou son lit de jouets.
Aller au lit (ou même dans sa chambre) ne doit jamais être une punition !
Avec tous ces conseils et astuces, le coucher et le sommeil devraient devenir ou redevenir une partie de plaisir ! Bon coucher à tous